LES MOUVEMENTS INVERSES
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Préambule
Si on considère un corps formé d’une suite de membres hiérarchisés, le mouvement du « parent », celui qui entraine les autres, ses « enfants », est en général celui qui effectue les mouvements les moins spectaculaires. Les membres qui lui sont rattachés, non seulement profitent de son déplacement, mais lui ajoutent leurs propres mouvements de va et vient, des oscillations dont la vitesse varie sans cesse par un jeu de cumul, et qui augmentent les amplitudes aux extrémités.
On peut observer l’inverse en bloquant une extrémité.
Sans bloquer quoi que ce soit, on peut observer, dans un mouvement contrôlé musculairement, que plus les extrémités se mettent en mouvement, plus le parent tend à calmer le sien. Inversement, plus le parent bouge, plus les extrémités réduisent leur propre mouvement, compensant naturellement pour éviter un déséquilibre. Pour vous en convaincre, faites de grands gestes, comme pour dire au revoir au loin. Vous chercherez spontanément à bloquer votre bassin. Faites ensuite tournoyer votre bassin, comme pour entrainer un cerceau passé autour. Vous chercherez à stabiliser vos mains.
Ces principes s’appliquent d’autant plus que le mouvement est rapide et que l’équilibre du corps est en jeu. Ce chapitre donne l’occasion de l’observer sur la marche.
Posture du corps
Vue de profil, la posture idéale du corps met à l’aplomb le milieu du crâne, la courbe des lombaires, la tête fémorale, le plateau tibial, et le milieu des pieds. En tout cas, à peu près. Cet alignement théorique, sensé assurer le meilleur équilibre du corps, est un idéal de kinésithérapeute rarement atteint.
Plus important, le corps, pour se maintenir en équilibre, doit compenser un déséquilibre par un mouvement inverse. On n’avance pas la tête sans vouter le dos, et si on le voute trop au niveau des dorsales, il faut projeter en avant les lombaires, ou bien les genoux.
Ce qui est certain, c’est que le centre de gravité doit rester au dessus de la surface formant le contour des pieds. En tout cas, si on est à l’arrêt. Quand on marche
Cette surface est nommée quadrilatère de sustentation.
Le point rouge représente l’aplomb le plus équilibré. Situé aux diagonales du quadrilatère, sa position évolue selon la posture des pieds, rentrés ou écartés.
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La tête
A priori, on pourrait penser que la tête est naturellement portée en avant. Cette perception très commune est surement causée par la forme de la mâchoire inférieure, qui donne au visage l’air d’être en porte-à faux, tandis que l’arrière du crâne, prolongé par les muscles du cou, semble plus centré.
Si la tête présentait un réel porte-à faux avant, le simple fait de la tenir droite serait vite fatiguant. En réalité, elle s’articule avec l’extrémité supérieure de la colonne vertébrale en son milieu, s’assurant ainsi le meilleur équilibre possible.