Le pied, élément d’un système de propulsion
En tant que système articulé, le corps présente nombre d’avantages.
Le premier est de pouvoir augmenter dans un sens l’amplitude d’un mouvement sans prendre de place dans un autre sens. Pour atteindre une même hauteur en réduisant le nombre d’articulations, il faut augmenter la place en largeur.
Un second avantage est de répartir l’effort nécessaire sur chaque articulation. Qui n’a constaté qu’il était plus simple de soulever une masse en pliant le bras qu’en ne comptant que sur la rotation de l’épaule?
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Réduisons le corps humain à 4 segments, le tronc, la cuisse, la jambe, le pied. Cette simplification est un peu excessive, mais elle met en évidence l’essentiel du mécanisme de propulsion du corps.
Le mécanisme A présente des segments de même taille, le B, des segments adaptés aux proportions du corps. Le A semble est moins équilibré car, à part la tête, tout son poids est déporté d’un coté tant qu’il n’est pas entièrement déplié. Les différences de taille entre segments permettent de mieux répartir les masses autour du point d’appui au sol. Il présente tout de même un porte-à-faux, autrement dit, un risque de chute.
Un moyen de l’éviter, c’est de faire pivoter chaque segment les uns après les autres, un peu comme un mètre pliable ou une personne atteinte d’arthrose. De cette manière, on assure l’équilibre du corps en recentrant les masses entre chaque bascule.
Un corps en bonne santé n’attendra pas de terminer une rotation pour en entamer une autre, mais ne les effectuera pas non plus en même temps. Chaque segment pivote avec un retard ou une avance sur les autres, condition indispensable à l’effet de propulsion.
Analysons cette animation en ayant en tête les principes suivants:
L’avance d’un segment sur un autre lui permet de ne pas subir le poids de l’autre, tandis qu’un retard lui permet de profiter de sa vitesse.
Quand le membre inférieur se déplie, le tronc semble d’abord chercher à rester au sol pour ne pas faire subir son poids. Les masses tendent à se mettre en aplomb pour éviter les porte-à-faux.
Le bassin a quasiment atteint sa hauteur, mais le membre inférieur n’a pas finit de se déplier. Le tronc inverse à ce moment sa rotation pour se redresser.
Le tronc commence à être entrainé par son élan. Le membre inférieur se replie alors un peu pour faciliter son redressement, puis se déplie de nouveau pour lui donner une impulsion.
Le pied intervient enfin pour accentuer l’impulsion.
Notons qu’à chaque fois, deux articulations successives prennent deux directions différentes tendant à s’opposer.