STRUCTURE COMMUNE DES MEMBRES
entre espèces qui marchent
Que nous parlions d’un être humain ou de n’importe quel animal capable de marcher ou de voler, si tous disposent de membres adaptés à leur mode de locomotion, tous possèdent une structure segmentaire commune.
Cette similitude est relative au bras…
… et à la jambe.
Bras et jambes ont eux-mêmes une structure commune, mais conformée à leur fonction, celle de prendre pour le bras, de porter pour la jambe.
L’humérus raccordé à l’omoplate correspond au fémur raccordé à la hanche, le cubitus correspond au tibia, le radius, au péroné, les os du carpe, à ceux du tarse, et les phalanges restent les phalanges.
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Nous ne saurons dire ici si l’évolution des espèces tient de l’hérédité des caractères acquis théorisée par Lamarck, ou d’un phénomène de sélection naturelle comme l’affirme Darwin. Nous ne dirons donc pas que la fonction fait l’organe, comme on l’entend souvent. Nous constaterons seulement que, si le singe peut s’agripper aux branches, c’est que ses jambes tendent à être des bras, et que si la gazelle peut courir, c’est que ses bras sont devenues des jambes. Deux manières différentes d’échapper au lion, dont les membres jouent autant le rôle de bras pour agripper que de jambes pour courir.
C’est pourquoi nous affirmons, le roi est toujours celui qui peut le plus.
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La conformation de la structure du membre aux spécificités de l’animal s’accompagne toujours d’une simplification, relativement à l’homme. L’ours perd le pouce qui devient un doigt comme les autres. L’oiseau perd le péroné, soude ou conforme les carpiens et les phalanges des membres supérieurs aux nécessités du vol. Le cheval perd péroné et cubitus, et fusionne ses phalanges par rangées, la dernière s’enveloppant d’un sabot. Tous perdent plus ou moins la capacité de pronosupination (rotation des mains selon l’axe des bras grâce au système cubitus/radius) et celle de porter le bras en arrière pour lancer des objets.
Ces différences n’empêchent pas de reconnaitre 5 segments dans tous les cas.
Pour le bras: omoplate – humérus – cubitus/radius – os du carpe – phalanges
Pour la jambe: hanche – fémur – tibia/péroné – os du tarse – phalanges.
Cette segmentation se retrouve chez les insectes ou les araignées.
La comparaison entre le corps humain et le corps animal amène à constater bien d’autres similitudes et différences anatomiques, expliquant les facilités acquises par tel animal pour effectuer tel mouvement, et sa difficulté, ou son impossibilité, à en effectuer tel autre. Au fil des chapitres, nous aborderons des cas particuliers, comme celui du guépard, dont la constitution forme un compromis entre la gazelle et le lion. Nous serons alors amenés à parler de la structure générale du corps, d’un point de vue osseux et musculaire, voire du rapport que telle ou telle conformation implique avec l’environnement.
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© C. Clamaron 2021