LE MOUVEMENT – NOTIONS – La phase, l’image et la durée

          

LA PHASE, L’IMAGE ET LA DURÉE

Le comptage sur une feuille d’expo

La numérotation des phases, telle qu’on la reporte sur une feuille d’exposition ne correspond généralement pas à ce qu’indique la colonne de comptage des images, cela pour de multiples raisons: la cadence d’animation, qui peut exposer plusieurs fois de suite chaque phase sous la caméra; la réutilisation d’un cycle, qui fait que l’on retrouve les mêmes phases en différents moments; un simple fixe plus ou moins long sur n’importe quelle phase où au cours du plan.

Cependant, si on réduisait le comptage des phases à sa plus simple expression en réalisant, par exemple, une animation à 24 p/s et toutes exposées une seule fois, la phase 1 serait bien à l’image 1, la phase 2, à l’image 2, etc… En procédant ainsi, la première seconde d’animation se terminerait à l’image 24 par la phase 24, et la seconde débuterait à l’image 25 par la phase 25.

Simple, a priori. Pourtant, cette manière de compter pose une difficulté.

La phase et la durée

Si je dis qu’un cycle comporte 24 phases, je peux être tenté de dire que la phase médiane est la phase 12, le quart du cycle est la 6, les trois quarts, la 18. Ce n’est pas si simple.

Diviser 24 phases en 2 consiste à distinguer 2 groupes de 12 dessins. Ceux du premier groupe sont numérotés de 1 à 12, ceux du second, de 13 à 24. Si je cherche la symétrique de la phase 1, qui se trouve 1/2 période (1/2  cycle) plus loin, je ne la trouve pas en divisant 24 en 2, mais en ajoutant 12 à la phase 1, soit 13. 12 n’est que la dernière phase du premier groupe.

Prenons un cycle comportant 8 phases principales. En commençant mes phases par la numéro 1, je numérote donc les 8 phases ainsi…

1   –   4   –   7   –   10   –   13   –   16   –   19   –   22   –   (25 = début répétition)

Toutes ces valeurs s’obtiennent en ajoutant 3 à la précédente. Aucune ne peut être obtenue directement en divisant la durée totale. Or, il suffirait de décaler le comptage de -1 pour tout simplifier.

0   –   3   –   6   –   9   –   12   –   15   –  18   –   21   –   (24 = début répétition)

Pourquoi ne pas substituer un comptage à un autre? Parce que ce n’est toujours pas si simple. 0, c’est rien. Une phase, c’est au moins 1. Une phase est un objet, un dessin, et peut correspondre à une durée. Mais ce n’est pas une durée.

Une phase peut durer mais n’est pas une durée.

La barre de temps du logiciel

Une barre de temps est formée d’une suite de petits pavés rectangulaires, en général disposés horizontalement sous la fenêtre de visualisation du film. Chaque pavé représente une image, parfois reproduite en petite icône, rappelant ainsi la pellicule d’un film argentique. C’est pratique, mais c’est l’occasion d’une confusion.

Quand on fait défiler à l’écran la séquence sur laquelle on travaille, un curseur de temps se déplace sur la barre de temps, associé à un compteur de temps. Quand on arrête le curseur, le compteur s’arrête et indique une durée relative à la position du curseur, qui n’indique pas une image, mais la limite entre deux. Le compteur donne ainsi la durée avant le curseur (images à gauche). Pour voir la première image, il faut donc placer le curseur à 0, la vingtième, à 19.

Encore une fois, la numérotation relative aux dessins n’est pas celle relative aux durées. Celle relative aux durées simplifie les subdivisions: 12 est la moité de 24, alors que 13 n’est pas celle de 25. Enfin, plus simple… le compteur indique le temps passé, et la fenêtre de visualisation montre l’image présente. Le dessin 1 que l’on voit à l’écran, est indiqué 0 sur la barre de temps, contradiction avec laquelle il faut savoir jongler. D’autant que, lorsqu’on demande au logiciel un rendu d’images, il nomme 0 la première !

Un problème réglé par l’habitude

Pour ceux qui se perdront toujours dans la correspondance images/temps, les logiciels de montage proposent l’option de faire démarrer le compteur à 1 plutôt qu’à 0. En pratique, ça ne règle pas tout. Aussi s’agit-il, non de régler le problème, mais  de le signaler, et de ne pas se laisser dérouter si, au fil des chapitres, on passe sans prévenir d’un mode de comptage à un autre.

Dans un autre chapitre, nous parlerons de cette dramatique confusion entre la gauche et la droite que font nombre de personnes n’ayant su les distinguer nettement dès leur plus tendre enfance. Nous leur donnerons des raisons suffisantes de ne pas s’en vouloir.

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© Christophe Clamaron 2021

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