LES PIEDS – Beauté du déroulé (1)

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Préambule

Le monstre de Frankenstein marchait en posant et en levant le plat du pied tout entier. C’était une marche en 2 temps, 1 pour poser un pied, 1 pour poser l’autre.

A part lui et un gosse abusant des flaques d’eau (un petit monstre), tout le monde pose au moins le talon avant de poser le pied sur sa longueur.

Présenté ainsi, l’exemple vaut si on est est chaussé pour le ski (de piste).

Un pied communément chaussé tend à se dérouler, c’est à dire à poser progressivement sa longueur sur le sol. Dit comme ça, on pourrait imaginer ça.

Ce déroulé est effectivement progressif, mais à peine un point se pose-t-il devant qu’il se  relève derrière. Autrement dit, le pied n’est jamais à plat.

L’analogie avec le sparadrap que l’on colle  d’abord et que l’on décolle ensuite pourrait sembler plus pertinente. Chaque point qui se pose devant reste au sol le temps que tous se posent. Quand l’aplat est complet, l’arrière se lève alors progressivement.

Le procédé suppose toutefois une articulation qui se balade sur la longueur du pied. Les étudiants en dissection le savent, ce n’est pas conforme à l’observation.

Le principe reprend celui du fameux morphopède, dont l’originalité était de toujours garder la même surface latérale au fil des pas. Si l’idée fit sensation à l’époque, ce merveilleux prototype fût disqualifié suite à une question qui décontenança l’inventeur:

 « A quoi ça sert? ».

La manière dont le pied se déroule rappelle aussi, sous un certain rapport, le principe de la chenillette, au sens où chaque maillon ne représente pas un point mais une surface rigide. Chacun se pose à plat après pivot sur sa tranche, puis attend que se pose le maillon suivant.

Malgré ses avantages, on connait les dérives produites par ce modèle.

Si la mécanique du pied est différente, elle reprend le principe des maillons. Elle en compte deux. Le maillon arrière pivote sur  un premier pivot, le talon, pour poser son plat. Ceci fait, le maillon avant pose le sien en pivotant sur un second pivot, le début des phalanges. Ceci fait, le maillon arrière pivote sur le second pivot pour lever le talon. Ceci fait, le maillon avant pivote sur un troisième pivot, la pointe du pied.

Un pied n’est cependant pas formé d’une simple suite de maillons rigides articulés,…

… mais d’un squelette enrobé de muscles et d’un tissu adipeux. Cela lui permet de combiner certains des principes précédents, tantôt en déroulant progressivement une partie du pied au sol (zones molles enrobant les pivots) tantôt en posant ou en levant d’un coup une autre (passage d’un pivot à un autre).

Cette combinaison de principes donne lieu à moult variantes. C’est cela, la beauté du déroulé.

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