LA MARCHE – LES BRAS – Clefs de bras

          

CLEFS DE BRAS

Déphaser de 1/8ème, de 1/4, de 1/2 période un segment du bras sur celui qui le précède, c’est évident pour l’animateur sur logiciel qui fait glisser ses clefs de rotation le long d’une barre de temps et voit l’effet immédiat sur sa poupée virtuelle. Pour l’animateur sur papier, de tels déphasages se traduisent en extrêmes qu’il doit savoir choisir. Autrement dit, il travaille à rebours de ce qui a été vu jusqu’ici.

Ce chapitre passe en revue les exemples de ballants vus dans les précédents chapitres, pour observer les extrêmes auxquels ils auraient pu donner lieu s’ils avaient été abordés sur papier, c’est-à-dire en étudiant d’abord un certain nombre de phases, extrêmes ou intermédiaires, avant de compléter le mouvement par un nombre d’intervalles suffisant pour atteindre la durée souhaitée.

Ces ballants n’ont cependant pas été dessinés mais animés sur logiciel, à l’aide d’un bras articulé dont on oriente les segments à intervalles de temps réguliers pour obtenir leur mouvement. Aussi leur décomposition en phases semblera-t-elle, après coup, un peu artificielle. Pour autant, en singeant le travail de l’animateur papier, les schémas animés qui suivent devraient permettre de se familiariser avec la logique de répartition des phases.

      0   –   1   –   2   –   3   –   4   –   5   –   6     

  1. Ballants symétriques
  2. Ballants non symétriques
  3. Ballants sur pilonnement du tronc
  4. Ballants sur roulis de la ceinture scapulaire
  5. Ballants sur tangage, lacet, sur pente, etc.
  6. Exemples de ballant: Messieurs Poussin, Létiré et Dandy

      0   –   1   –   2   –   3   –   4   –   5   –   6     

Ballants symétriques

Les premiers ballants étudiés dans ce dossier étaient symétriques et ignoraient le mouvement de l’épaule. Ils comprenaient trois segments égaux, le déphasage du troisième sur le second valant celui du second sur le premier. On produit ainsi des ballants réguliers.

Une ondulation requiert normalement 8 phases. Mais si on admet un extrême à chaque inversion de rotation d’un segment, il faut en retenir au moins trois à chaque extrémité du ballant. Entre ces extrémités, disons que l’on ajoute au mouvement deux phases à l’aller et deux au retour, cela en fait dix en tout.

Pour des cycles aussi simples, on pourrait se contenter de moins. Par exemple, les tangentes latérales du mouvement guident les sommets de courbes (articulations) en avant et en arrière. Sur trois extrêmes servant à inverser le mouvement, on pourrait en retirer un.

Inversement, les extrêmes ne suffisent pas toujours à rendre compte du mouvement. On compte alors sur les trajectoires et leur graduation pour interpoler correctement (schéma 1/8).

Dans ces exemples, le troisième segment est un peu long pour une main. Imaginez qu’elle tient une grande cuillère!


      0   –   1   –   2   –   3   –   4   –   5   –   6     

Ballants non symétriques

Avec un ballant non symétrique, le choix des phases est un peu plus complexe.

Une répartition moins régulière, une amplitude importante imposent des choix. On préférera concentrer les phases principales aux inversions du mouvement, et on comptera sur les trajectoires graduées pour compléter le mouvement. Celui du schéma 1/8 trouve sa limite basse dans les intervalles.

Ballants avec blocage arrière du coude

Jusqu’ici, nous nous efforçons de déterminer des ballants en huit phases.

Toutes n’ont pas forcément la qualité d’extrême. Celles en milieu de mouvement peuvent n’être, selon les cas, que de simples intervalles. Sans elles, des trajectoires graduées pourraient suffire à distribuer des phases non hiérarchisées.

Dans ce type de mouvement, une phase est un extrême d’abord parce qu’elle présente une inversion de rotation. Le nombre d’extrêmes se réduit alors au nombre d’inversions déphasées entre segment. Il y en a deux par segments, soit six extrêmes. Dans le cas du schéma 1/2, les inversions étant synchrones, le mouvement se réduit à deux extrèmes.


      0   –   1   –   2   –   3   –   4   –   5   –   6     

Ballants sur pilonnement du tronc

Cette nouvelle série reprend les mouvements d’épaules du précédent chapitre. La main est de dimension plus raisonnable, et son déphasage n’égale plus celui de l’avant bras. Elle se contente de subir un retard.

La précédente série ne présentait des chevauchements qu’entre main et avant-bras. Dans celle-ci, le mouvement d’épaule produit, en plus, des chevauchements entre avant-bras et bras.

Selon le déphasage, ces mouvements d’épaule augmentent ou réduisent l’amplitude du mouvement.


      0   –   1   –   2   –   3   –   4   –   5   –   6     

Ballants sur roulis de la ceinture scapulaire

Comme pour le pilonnement du tronc, un roulis des épaules dessine une trajectoire verticale.

Simplement, les ballants obtenus ne sont plus symétriques,…

… car le roulis n’oscille qu’une fois par période pour deux fois le pilon.


      0   –   1   –   2   –   3   –   4   –   5   –   6     

Ballants …

… sur tangage…

… sur lacet…

… sur pente…

… sur cercle…

…sur concave…

… sur convexe…

…sur besace…

… et sur fer de lance.


      0   –   1   –   2   –   3   –   4   –   5   –   6     

Exemples de ballants

Monsieur Poussin

Voici des exemples de ballants plus spontanés, qui introduisent ci et là des difficultés.

Le ballant de monsieur Poussin n’est pas très complexe. Ses avant bras, toujours pliés en avant, lui donnent un air déterminé. La trace de son bras est lisible. Sa trajectoire est simple, une forme en 8 dont la boucle avant est toute petite.

On repère un extrême tous les 1/8ème de période, soit toutes les 4 phases dans ce cycle en 32. On pose d’abord les extrêmes 1 et 5, ensuite les phases intermédiaires (phase 3 pour l’aller, 7 pour le retour), puis on complète (phases 2 et  4 pour l’aller, 6 et 8 pour le retour).

La seule difficulté est le raccourci de l’avant bras. De 8 à 24, il faut gérer sa dimension.

Monsieur Létiré

Monsieur Létiré est plus complexe que monsieur Poussin. Son ballant présente non seulement une amplitude excessive, mais aussi une brusque variation de vitesse.

Observons la trace.

A l’aller, les phases sont distinctes et lisibles. Au retour, une partie se superpose d’une manière a priori maladroite.

Analysons les phases aller.

En retenant 8 phases selon un intervalle de temps régulier, soit une toutes les quatre pour un cycle en 32, on ne tombe pas sur les extrêmes.

La phase 5 pourrait correspondre à la limite arrière du mouvement, mais la trajectoire d’extrémité suffit à l’indiquer. Préférons la 6, qui présente la tension maximale du bras.

La 9 est un intervalle. Plus loin, la 12 indique la limite basse du mouvement et l’inversion de rotation du coude

La 13 est un intervalle. Préférons la 16, extension maximale du bras.

La 17 est un intervalle. Préférons la 20, limite haute du mouvement.

La phase 1 est bien un extrême. Elle indique une limite haute du ballant et introduit la tangente latérale du mouvement.

Évidemment, les écarts de durée ne se valent plus.

Analysons les phases retour

La trace du retour de ballant paraît confuse. Pourtant, le ballant avant a pris 20 phases sur 32, il n’en reste que 12 pour le retour. Il aurait dû être plus simple!

S’il se complique, c’est qu’il rend compte d’un déroulé du bras sur lui-même, introduisant un raccourci qui écrase ponctuellement le mouvement.

La trajectoire d’extrémité permet de repérer trois moments : le bras se plie (grande courbe 20 à 24)  se déroule sur lui-même (petite courbe 24 à 28) et se projette en arrière (grande courbe 28 à 1).

Voici le résultat développé.

Monsieur Dandy

Monsieur Dandy n’a pas de souci de raccourci. Il présente seulement deux brusques variations de vitesse à chaque inversion du ballant.

Voici les phases que l’on peut retenir du ballant avant,…

… et celles du ballant arrière.

Résultat développé.

Reste à inventant d’autres ballants!

Sommaire précédent

  ©  C.Clamaron 2022

error: Contenu protégé.