LA MARCHE – L’onde et le pas

          

L’ONDE ET  LE PAS

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  1. Les huit phases principales d’une ondulation
  2. Les huit phases d’une jambe qui marche toute seule
  3. Les huit phases du bipède
  4. Extrêmes et intermédiaires
  5. Conclusion

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Les 8 phases principales d’une ondulation

Une ondulation est la synthèse de deux phénomènes, l’un de propagation, l’autre d’oscillation.

Quand elle est régulière, elle passe par des phases symétriques deux à deux, c’est à dire qu’une phase prise à un moment quelconque trouve sa symétrique une demi période plus tard. Cette symétrie s’effectuant selon l’axe de propagation (ici, la verticale passant par l’origine),  elle oppose les phases aller et les phases retour de l’oscillation.

Un cycle d’ondulation se décompose en 8 phases principales, 4 en aller et 4 en retour. Sa durée pouvant varier, on peut, en première approche, déterminer ces phases principales par les fractions suivantes:

              • phase 1 = 1/8ème,
              • phase 2 = 2/8ème (ou 1/4)
              • phase 3 = 3/8ème
              • phase 4 = 4/8ème (ou 1/2)
              • phase 5 = 5/8ème
              • phase 6 = 6/8ème (ou 3/4)
              • phase 7 = 7/8ème
              • phase 8 = 8/8ème (ou 1/1 soit 1)

Si on considère sa durée effective en images, par exemple un cycle en 24 phases, les huitièmes (24/8=3) cumulés devraient donner les numéros de phases suivants:

3, 6, 9, 12, 15, 18, 21  et  24

Cependant, la première phase étant généralement numérotée 1, le cumul démarre à partir de 1 (c’est à dire 1 +3 +3 +3 etc.) On obtient alors les numéros de phases suivants:

1, 4, 7, 10, 13, 16, 19  et  22.

Restons-en pour l’instant aux phases principales, et repérons les paires symétriques:

1-5    2-6    3-7    4-8


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Les huit phases principales d’une jambe qui marche toute seule

Changement de numérotation. On n’a plus 4 et 8 aux extrémités (le simple et le double) mais 1 et 5. Ça ne facilite pas le calcul mental, mais, ici, on numérote 1 par la première phase que l’on dessine.

Dans le mouvement d’une jambe sur place, on retrouve l’oscillation dans le mouvement de va et vient. On retrouve également la propagation dans le jeu des rotations du genou et de la cheville, qui donne leur forme aux différentes phases, mais la conformation osseuse limite l’effet de vague. La jambe tend à se plier quand elle fait son enjambée, c’est à dire quand elle se porte en avant, et à se tendre quand elle est en appui, forçant le bassin à se surélever. Les phases 1,2,3 et 4 ne sont donc pas symétriques aux phases 5,6,7 et 8.

Une jambe ne fait pas du sur place. Quand elle est en appui, son point de pivot passe du bassin au pied. La distance d’oscillation retour est donc transférée au bassin. Si on considère la jambe toute seule, le bassin n’a plus de raison d’avancer dès qu’elle lève le pied. Il s’arrête donc le temps de l’oscillation aller.

Passage d’un cycle sur place à un cycle développé d’une seule jambe

Si le bassin ne s’arrête pas dans une marche normale, c’est que la seconde jambe fait le même mouvement que la première, désynchronisé d’une demi période. L’enjambée profite alors d’un double jeu de rotation: celle de son pivot sur le bassin, et celle du pivot de l’autre jambe sur son pied.

Passage d’un cycle sur place à un cycle développé d’une jambe profitant du mouvement de la seconde jambe.

Autrement dit, tandis que la première jambe se porte en avant, la seconde, en appui, transfère au bassin son oscillation retour. Les distances s’ajoutant, l’enjambée est deux fois plus longue. C’est le système du bras télescopique articulé. Le déplacement de chaque segment du bras profite de la rotation de tous les segments qui le précèdent, relativement à l’origine du bras.

A ce propos a été récemment résolue une des nombreuses questions divisant Lamarckiens et Darwinien, celle qui consiste à se demander pourquoi, vu l’efficacité du procédé, la jambe humaine ne compte pas plus de segments, de manière à augmenter l’amplitude du pas.

La réponse a été révélée dans un récent numéro d’ « Avenir de la Nature »: cela donne des marches un peu ridicules, et c’est très difficile à habiller. Et, pour être tout à fait honnête, c’est très bien ainsi. Si nous étions capables de démultiplier les distances par ce biais, nous n’aurions jamais eu besoin d’inventer les bottes de sept lieux. Sans regret, donc.


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Les huit phases du bipède

Quand on parle d’une marche symétrique pour une marche normale, ce n’est pas au sens ou les phases aller d’une jambe sont symétriques aux phases retour, comme pour l’ondulation. C’est au sens ou les deux jambes  échangent leur pose une demi période plus tard. De profil, cela donne deux phases de marche superposables, mais non symétriques. La seule symétrie observable serait en vue de face, ou bien en vue de dessus si on considère les axes passant par les points d’appui.

De profil, de même que l’on pouvait repérer les paires de phases symétriques mais non simultanées d’une seule ondulation, on peut repérer les paires de phases simultanées mais non symétriques pour les deux jambes.

Cette fois, on peut repérer, non 4, mais 8 phases sur la même graduation. La paire 1-5 a pour symétrie la paire 5-1, la 2-6, la 6-2, …etc.

Dans un cycle sur place, le recul d’un pied en appui a l’avantage de rendre compte visuellement de sa durée d’appui, en graduant le sol à chaque phase. Dans un cycle développé, la durée d’appui défile sur un point du sol.


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Extrêmes et intermédiaires

Sur les huit phases principales d’un cycle de marche, quatre forment les extrêmes d’amplitude, deux extrêmes de hauteur et deux extrêmes de longueur (pour chacun, un par pas).

Les quatre phases principales restantes sont les phases intermédiaires du cycle.

Ce schéma de principe peut laisser penser que ces phases ne forment que de simples intervalles. Nous verrons leur importance en étudiant des marches plus complexes.

Les extrêmes d’amplitude sont souvent appelés phases de contact et de passage,  le premier définissant la première phase en double appui, et le second, au moment ou un pied passe devant l’autre. On les associe en général aux mouvements du bassin, voir du corps entier.

On peut retenir ces termes en première approche. Mais nous verrons que, pour des marches plus complexes, l’amplitude maximale en hauteur ou en longueur peut ne pas du tout correspondre au moment du passage ou à celui du contact.


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Conclusion

Le mouvement réel d’une jambe ne se réduit évidemment pas à deux bouts de bois articulés. En assurant au système une surface d’appui plutôt qu’un simple point, le pied introduit des subtilités importantes. Cependant, ces bouts de bois suffiront pour nombre d’observations préalables à la question du pied.

Pas de mépris, donc.

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© Christophe Clamaron 2021

 

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