Les 8 phases d’une jambe qui marche toute seule
Changement de numérotation. On n’a plus 4 et 8 aux extrémités (le simple et le double) mais 1 et 5. Ça ne facilite pas le calcul mental, mais, ici, on numérote 1 par la première phase que l’on dessine.
Dans le mouvement d’une jambe sur place, on retrouve l’oscillation dans le mouvement de va et vient. On retrouve également la propagation dans le jeu des rotations du genou et de la cheville, qui donne leur forme aux différentes phases, mais la conformation osseuse limite l’effet de vague. La jambe tend à se plier quand elle fait son enjambée, c’est à dire quand elle se porte en avant, et à se tendre quand elle est en appui, forçant le bassin à se surélever. Les phases 1,2,3 et 4 ne sont donc pas symétriques aux phases 5,6,7 et 8.
Une jambe ne fait pas du sur place. Quand elle est en appui, son point de pivot passe du bassin au pied. La distance d’oscillation retour est donc transférée au bassin. Si on considère la jambe toute seule, le bassin n’a plus de raison d’avancer dès qu’elle lève le pied. Il s’arrête donc le temps de l’oscillation aller.
Passage d’un cycle sur place à un cycle développé d’une seule jambe
Si le bassin ne s’arrête pas dans une marche normale, c’est que la seconde jambe fait le même mouvement que la première, désynchronisé de la moitié du cycle. L’enjambée profite alors d’un double jeu de rotation: celle de son pivot sur le bassin, et celle du pivot de l’autre jambe sur son pied.
Passage d’un cycle sur place à un cycle développé d’une jambe profitant du mouvement de la seconde jambe.
Autrement dit, tandis que la première jambe se porte en avant, la seconde, en appui, transfère au bassin son oscillation retour. Les distances s’ajoutant, l’enjambée est deux fois plus longue. C’est le système du bras télescopique articulé. Le déplacement de chaque segment du bras profite de la rotation de tous les segments qui le précèdent, relativement à l’origine du bras.
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A ce propos a été récemment résolue une des nombreuses questions divisant Lamarckiens et Darwinien, celle qui consiste à se demander pourquoi, vu l’efficacité du procédé, la jambe humaine ne compte pas plus de segments, de manière à augmenter l’amplitude du pas.
La réponse a enfin été révélée dans un récent numéro d’ « Avenir de la Nature »: cela donne des marches un peu ridicules, et c’est très difficile à habiller. Et, pour être tout à fait honnête, c’est très bien ainsi. Si nous étions capables de démultiplier les distances par ce biais, nous n’aurions jamais eu besoin d’inventer les bottes de sept lieux. Sans regret, donc.