DE LA MARCHE A LA COURSE
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- Principe
- Longueur du pas, amplitude des pieds
- Les huit phases d’un cycle de course
- Légèreté de l’enjambée
- Répartition 3-1
- Répartition 2-2
- Répartition 1-3
- Remarques
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Principe
Au cours d’une marche, jamais les deux pieds ne sont en l’air en même temps. Il en résulte des moments où les deux sont au sol.
Au cours d’une course, jamais les deux pieds ne sont au sol en même temps. Il en résulte des moments où les deux sont en l’air.
Chaque pied est donc plus longtemps en l’air qu’au sol, contrairement à la marche. Si on s’en tient aux 8 phases principales, une course présente, par pied, au moins 5 positions en suspend et 3 en appui, contre 3 en suspend et 5 en appui pour la marche.
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Marcher consiste à passer sans cesse d’un simple appui à un double appui.
Courir consiste à passer sans cesse d’un simple appui à un moment sans appui.
On appelle ce moment sans appui : suspension.
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Une course ne se définit pas relativement à sa vitesse.
Ce serait une atteinte au droit de marcher vite, ou à celui de courir lentement.
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Longueur du pas, amplitude des pieds
Dans une course comme dans une marche, le pas est la distance entre deux appuis successifs (d’un pied, puis de l’autre). Mais dans la marche, c’est aussi l’amplitude maximale entre pieds, atteinte au moment d’un double appui.
Dans une course, cette égalité ne se vérifie plus.
L’amplitude maximale des pieds est atteinte pendant la phase de suspension. Elle peut avoisiner le pas, mais celui-ci est en général augmenté par la propulsion, lui faisant dépasser, largement chez le sprinter, l’amplitude maximale des pieds.
Pour l’animateur, c’est un inconvénient pour déterminer la vitesse de course, ou, en pratique, l’espacement par phase.
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Les huit phases d’un cycle de course
Cycle en 16 phases : 8 principales, 8 intermédiaires.
Un cycle de course comporte le même nombre de phases principales qu’un cycle de marche. Un premier cas de figure correspond, avec quatre phases par pas, à une répartition 3-1 ( 3 appuis, 1 suspension par pas).
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Légèreté de l’enjambée
Cycles en 24 phases – De gauche à droite: répartition 1-3, puis 2-2, puis 3-1
De même que l’on rend une marche pesante en augmentant les phases en doubles appuis, on rend une course légère en augmentant les phases en suspension. En distribuant ces moments sur les positions des pieds, on obtient trois possibilités :
Répartition 3-5 : trois positions en appui, cinq en suspension
Répartition 2-6 : deux positions en appui, six en suspension
Répartition 1-7: une position en appui, sept en suspension
La somme des valeurs fait toujours 8.
On peut préciser ce schéma en distinguant les positions d’enjambées simples (en rouge), en rapport avec les positions d’appui (en bleu), de celles formant des phases de suspension (en noir), que l’on peut nommer « doubles enjambées ».
La répartition n’est alors plus pour un pied, mais pour les phases d’un pas.
Répartition 3-1 : trois phases en appuis, une en suspension
Répartition 2-2 : deux phases en appuis, deux en suspension
Répartition 1-3: une phase en appui,trois en suspension
La somme des valeurs fait toujours 4.
Les valeurs indiquées vont deux par deux (2 positions de suspension = 1 phase en suspension; 3 positions en appuis et 3 positions en suspension = 3 phases en appui).
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Répartition 3-1
La répartition 3-1 présente la suspension minimale pour dire qu’une course est une course. Elle conviendra à nombre de cas. La limite réelle n’est cependant pas atteinte. Au moment d’interpoler entre une phase de suspension et une phase en appui, on peut ajouter soit des phases de suspension, soit des phases en appui.
Sur 24 phases, on obtient, dans un premier cas, 3 phases de suspension par pas, dans le second, une seulement.
Comparons les deux cas. A gauche, le premier, à droite, le second.
Elles n’ont pas le même caractère. Notons qu’avec une seule phase en suspension, difficile de dire si on a affaire à une marche ou à une course.
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Répartition 2-2
La répartition 2-2 rend difficile la définition des phases. Si la première au sol est le contact et la dernière la propulsion, l’extrême de l’amorti est à trouver dans l’interpolation. C’est possible avec un cycle en 16, mais avec un cycle en 24, l’ajout de deux intervalles fait manquer les extrêmes en hauteur.
Comparons l’oscillation du bassin avec la rotation d’un point autour d’un cercle.
Avec quatre phases principales, passer d’une répartition 1-3 à une répartition 2-2 revient à faire pivoter de 45° les quatre points cardinaux d’une boussole. Les répartitions 3-1 et 1-3 indiquent nettement les extrêmes. La répartition 2-2 ne permet d’atteindre que des positions médianes, réduisant les hauteurs à deux niveaux au lieu de trois.
Passé l’aspect théorique, l’animateur ajustera la hauteur de chaque phase, voire sa position chronologique, de manière à obtenir non trois mais quatre niveaux.
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Répartition 1-3
Une trajectoire de bassin présentant des pointes devrait sembler suspecte au premier coup d’œil.
Cette répartition présente la suspension maximale relativement aux phases principales. Elle devient absolument maximale si l’interpolation ajoute des phases de suspension entre phases d’appui et de suspension. Auquel cas, il ne reste qu’une phase en appui.
Cette limite est très théorique. Pour prolonger une suspension, il faut sauter toujours plus haut, chose difficile si, dans le même temps, on réduit la propulsion qui ne peut être anticipée avec une seule phase en appui. Dans la mesure du possible, il faut maintenir les trois phases de base: contact, amorti, propulsion.
Ceci dit, en animation, on a le droit de faire rebondir une course comme une balle. Comparons les deux cas.
On peut trouver que les deux animations fonctionnent. On peut aussi se demander si la première touche le sol. Image par image, c’est le cas.
Observons que les deux courses n’ont pas la même hauteur. La moindre variation du temps de suspension affecte sensiblement la hauteur maximale.
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Remarques
Premièrement, ces trois variantes d’une même course présentent toutes des trajectoires d’extrémités simplifiées. De telles trajectoires sont possibles, mais un coureur de fond ou de vitesse n’en produit pas d’aussi régulières.
Deuxièmement, nous avons vu que toutes ne correspondent pas à une réalité objective (un corps ne rebondit pas comme une balle). Cependant, chacune évoque un caractère qui, peu probable en vrai, est acceptable en animation.
Troisièmement, on n’augmente pas la suspension en durée sans l’augmenter en hauteur.
Quand au chipotage sur le nombre de phases en appui ou en suspension au delà des phases principales, il est l’occasion de rappeler que, dans un cycle de marche ou de course, aucune phase n’est qu’un simple intervalle.
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© Christophe Clamaron 2022