LONGUEURS DE PAS INÉGALES
Rappels
Dans un cycle développé, deux pas successifs produisent deux enjambées valant chacune deux pas. Si les pas sont égaux, ce décalage est constant et vaut la moitié de l’enjambée, soit un pas.
Deux pas inégaux ne remettent pas en cause l’égalité des enjambées. Si l’un est plus petit que l’autre, qu’une enjambée recouvre d’abord le droit puis le gauche, ou le gauche puis le droit, n’y change rien. L’effet porte seulement sur leur décalage, qui n’est plus constant.
Selon l’écart entre pas, deux enjambées successives se croisent toujours, mais plus en leur milieu, …
… ou bien se touchent sans se croiser,…
… ou bien encore, ne se croisent plus.
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Du cycle développé au cycle sur place
Un cycle de marche symétrique effectue deux pas de même longueur. L’expression « marche symétrique » trouve précisément son sens quand on regarde le développé des pas en vue de dessus. Du moment qu’ils sont égaux, chaque pas est symétrique au suivant selon un axe perpendiculaire au sens de déplacement, quelle que soit leur longueur.
Le passage du cycle développé au cycle sur place ramène un pas au-dessus de l’autre. La longueur du cycle se réduit, celle du pas est maintenue. Par contre, l’enjambée d’un pied se faisant pendant que l’autre recule au sol, sa longueur est ramenée à celle de la longueur d’appui.
En vue de profil, on constate la superposition totale des enjambées, en surplomb des pas. Avec un cycle symétrique, la position d’un pied indique la position de l’autre une demi-période plus tard.
Ces schémas concernent une marche ne comprenant qu’un seul double appui par pas. Ils seraient un peu différents en ajoutant des doubles appuis, mais leur principe ne serait pas remis en cause.
Longueurs inégales
Deux pas de longueurs inégales perdent leur symétrie. Ce schéma montre qu’un pas peut non seulement se réduire, mais aller à l’inverse de l’autre.
Le passage au cycle sur place centre le petit sur le grand. Les enjambées ne valent plus un pas, mais la moitié des deux pas (somme des pas / 2).
Il ne faut pas perdre de vue que l’enjambée droite se fait pendant l’appui gauche, et l’enjambée gauche, pendant l’appui droit. Dès que le cycle n’est plus symétrique, les trajectoires d’enjambées se décalent et ne sont plus en aplomb de longueurs d’appuis qui leur correspondent.
Ramenées à un cycle sur place, les enjambées se superposent si les pas sont égaux, …
… se croisent symétriquement si un pas est plus court que l’autre,…
… se touchent sans se croiser si un pas est nul,…
… ne se touchent plus si un pas a une valeur négative, …
… et se réduisent à un point au sol si un pas vaut l’opposé de l’autre.
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Cette dernière option ne mène pas loin, mais dire que c’est rester sur place serait exagéré. Faire un pas en avant et un pas en arrière, c’est bien aller d’un endroit à un autre.
On peut, comme ça, faire des kilomètres!
Recouvrement des pas
Dans un cycle sur place de profil, les longueurs de pas se recouvrent ou non, et avec elles les phases en appui de chaque pied, en tout ou partie, selon que les pas sont égaux ou non.
Les phases en appui au sol se distribuent, pour chaque pas, sur la longueur de l’enjambée opposée. Elles ne se recouvrent qu’à l’endroit de leur croisement, avec un vis à vis latéral (observable en vue de profil) plus ou moins précis. Il ne l’est que si les deux pas sont égaux, ou, plus généralement, si l’écart entre les deux est un multiple de l’écart entre phases.
La graduation au sol en est simplifiée, mais ce n’est pas nécessaire en soi. Ce qui importe, c’est que les deux graduations aient la même unité. Sans cela, un pied glissera relativement à l’autre.
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© Christophe Clamaron 2022