CYCLES DE MARCHES
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Rappels sur l’enjambée et le pas.
Parfois confondues, ces deux notions ont déjà fait l’objet d’un chapitre. En résumé, le pas est l’écart, en vue de profil, entre deux appuis successifs (un pied, puis l’autre), tandis que l’enjambée est le mouvement complet d’un pied qui se porte en avant, de son décollage au moment où il se pose. Leurs longueurs sont donc distinctes, sauf si on avance à cloche pied.
Dans un cycle de marche, l’amplitude d’enjambée vaut deux pas successifs.
Successifs, car ils peuvent être de longueurs différentes.
Les enjambées, elles, sont toujours égales. Si l’une recouvre un petit pas puis un grand, l’autre en recouvre un grand puis un petit, ce qui revient au même.
Passer d’un cycle développé au même cycle sur place, c’est faire reculer le pied en appui pendant que l’autre fait son enjambée. Alors, les pas se superposent, ainsi que les trajectoires d’enjambées. La durée d’appui, qui s’écoulait sur un point fixe dans un cycle développé, se distribue désormais sur une longueur.
En première approche, on peut dire que cette longueur vaut un pas. Comme l’enjambée va d’un appui à un autre, elle vaut également un pas.
En fait, ce cas de figure n’est qu’un cas particulier, peu courant car il ne présente qu’une phase de double appui par pas. En général, le moment du double appui dure plus longtemps, et cela a une incidence sur le passage du cycle développé au cycle sur place
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- Vitesse relatives
- Effet d’un double appui long sur la longueur d’un cycle sur place
- Effet d’un double appui long sur le mouvement du bassin
Vitesses relatives
Dans un cycle sur place, le recul des pieds est celui d’une caméra à vitesse constante qui suit le marcheur. Autrement dit, modifier la vitesse de recul,…
… c’est modifier la vitesse de la caméra,…
… et faire varier la vitesse de recul, c’est faire varier la vitesse de caméra.
On peut faire suivre une marche à vitesse variable par une caméra à vitesse constante…
… ou faire suivre une marche à vitesse constante par une caméra à vitesse variable.
Dans son domaine, l’animateur a tous les droits.
Mais on perd la problématique du cycle.
Effet d’un double appui long sur la longueur d’un cycle sur place
Quand on marche, on peut faire durer les doubles appuis. Cette durée fixe les pieds au sol dans le cycle développé, et les fait reculer ensemble dans le cycle sur place. Ce recul équivaut au déplacement de la caméra, qui ne s’arrête pas le temps du double appui.
On ne peut donc pas proposer cela comme cycle sur place…
… à moins d’admettre que la caméra s’arrête à chaque arrêt du marcheur.
Relativement à une caméra à vitesse constante, le marcheur recule le temps du double appui.
La longueur d’appui est alors plus grande que celle du pas.
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Voilà pourquoi, dans un cycle sur place, on distingue
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- le pas, dont la longueur est toujours égale, sur place ou développé
- la longueur d’appui, qui vaut celle du pas + les doubles appuis
- l’enjambée, qui vaut la longueur d’appui
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Si l’enjambée vaut l’appui, pourquoi ne pas choisir un terme et oublier l’autre ? Parce que les similitudes de longueurs ne se retrouvent pas dans les durées. Tous ces termes sont donc utiles séparément.
D’ailleurs, nous en proposons un quatrième, la longueur du cycle. Pour l’instant, elle vaut la longueur d’appui, et donc, celle d’enjambée. Ce n’est pas toujours le cas.
Effet d’un double appui long sur le mouvement du bassin
Une marche qui ne comporte qu’une seule phase en double appui par pas donne au bassin une vitesse constante. Le jeu des rotations des segments des jambes le fait naturellement osciller en hauteur, mais ne justifie aucune variation de vitesse horizontale.
A priori, on peut supposer qu’augmenter la durée de double appui stoppe momentanément le déplacement du bassin, pour le faire repartir à chaque nouvelle enjambée.
Dans ce cas, le passage au cycle sur place fait reculer le bassin pendant le double appui, et avancer pendant l’enjambée. En plus d’une oscillation verticale, le bassin effectue une oscillation horizontale.
Si la première phase du cycle est centrée, le bassin n’oscille qu’à droite du cadre.
En décalant la première phase à gauche, on recentre le mouvement.
L’arrêt des pieds n’impliquant pas l’arrêt du bassin, l’oscillation horizontale peut être évitée.
Le bassin retrouve une vitesse constante en développant le cycle, malgré l’arrêt des pieds.
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Au lieu d’éviter l’oscillation, on peut l’inverser.
Une variation de vitesse est alors introduite dans le déplacement du bassin.
L’allongement des doubles appuis ne contraint donc en rien la position du bassin, et on observera le caractère différent que chaque parti pris donne à une marche.
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© Christophe Clamaron 2022