CYCLE DÉVELOPPÉ, CYCLE SUR PLACE – Courses

          

CYCLES DE COURSE

Avec la marche, nous avons vu que passer d’un cycle développé à un cycle sur place consistait, en pratique, à superposer deux pas, puis a distribuer sur leur amplitude les phases en appui. Voici ce que l’on obtient en procédant ainsi  avec un cycle de course.

D’évidence, la méthode n’est pas bonne.

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  1. Du cycle développé au cycle sur place
  2. L’art incertain de se simplifier la vie
  3. Effet sur les trajectoires d’enjambée
  4. Reconstitution du développé

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Du cycle développé au cycle sur place

Dans un cycle sur place, l’amplitude à prévoir au sol est, non la longueur du pas, mais la longueur de recul d’un pied en appui, la durée d’appui développée. Pour l’obtenir, on compte le nombre de phases en appui moins 1 (la première compte pour 0), et on le multiplie par l’écart entre phases, mesurable sur le cycle développé.

La longueur du pas peut déborder du cadre, elle n’est pas utile à l’animation.


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L’art incertain de se simplifier la vie

A priori, les courses cycliques ont une vitesse constante qui devient nulle dans un cycle sur place. Pourquoi ne pas se contenter de centrer les phases sur une même verticale ?

On peut d’autant mieux utiliser l’astuce que la course est rapide. Si elle est lente, par contre, le bassin tend à varier en vitesse. Quand c’est le cas, le centrer sommairement dans le cadre revient à faire varier la vitesse de recul des pieds en appui.

On peut trouver que ce n’est pas grave,…

… ou être tatillon sur le calage au sol.

Corrigeons les pieds de la course qui glisse.

Elle semble plus décontractée que celle qui a gardé sa variation de vitesse. Dans sa version développée, elle semble piquer un peu en avant.

Plus la course est lente, plus les effets s’accentuent. Dans la suivante, le coureur doit presque s’arrêter entre chaque pas pour garantir son équilibre.

Dupliquons deux fois cette même animation en annulant la variation de vitesse. A droite, on laisse glisser les pieds, à gauche, on les corrige.

Cette fois, celle non corrigée glisse de façon flagrante. Mais celle corrigée ne convainc pas non plus. Oublions la première et comparons la seconde avec celle d’origine, dans leur version développée.

Celle en tête montre un porte-à-faux excessif. Celle qui suit marque un arrêt excessif. Deux mauvaises courses? L’ajout d’un tronc peut rattraper ces défauts par des mouvements inverses adéquats. S’il n’est pas prévu, le coté fantaisiste de ces courses peut tout à fait convenir à l’animateur.


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Effet sur les trajectoires d’enjambées

Comparons les trajectoires d’enjambées d’une course et d’une marche. Le passage au cycle sur place réduit celle de la marche pour l’ajuster sur le pas.  Elle subit un changement d’échelle dans sa seule longueur.

La trajectoire d’enjambée de la course, elle, se déforme selon plusieurs axes. Pour comprendre comment, nous devons changer la manière d’expliquer le passage du cycle développé au cycle sur place.

Dire que l’enjambée s’ajuste sur le pas est une facilité pour décrire un cycle de marche. Si on veut être précis, elle s’ajuste sur la longueur d’appui.

Précision inutile si la marche ne comprend qu’un double appui par pas, …

… mais nécessaire si le double appui est long.

Dans une marche, la longueur d’appui est égale ou plus longue que le pas. Dans une course, elle est strictement plus courte.

Elle est aussi plus courte que l’amplitude maximale des pieds en l’air. Ainsi, la trajectoire d’enjambée doit se tordre pour s’ajuster sur la longueur d’appui.

Cette trajectoire sur place s’inscrit dans un trapèze dont la grande base vaut la longueur du pas.


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Reconstitution du développé

Pour développer un cycle de course à partir d’un cycle sur place, on calcule la longueur du pas en multipliant l’écart entre deux appuis par le nombre de phases par pas, puis on double le résultat pour avoir la longueur du cycle. Rien de méchant.

Comment calculer cette longueur si une course n’a qu’une phase en appui par pas? Le cas est rare, mais, en animation, tout est possible. On peut estimer que l’on vole plus qu’on ne court, et, qu’à ce titre, autant choisir la longueur qu’on veut. Cependant, cette longueur doit être crédible relativement au mouvement des jambes. Voici une astuce qui, à défaut d’être très précise, peut aider à se faire une idée.

Reconstitution géométrique

Sur un précédent exemple, nous avons noté que, dans un cycle de course sur place, la trajectoire d’enjambée s’inscrivait dans un trapèze dont la grande base valait la longueur du pas.

Donc, en reconstituant ce trapèze à partir de la trajectoire d’enjambée sur place, en tirant des tangentes en entrée et en sortie pour obtenir les obliques latérales, on trouve la longueur du pas. En doublant celui-ci, on obtient la longueur de l’enjambée.

En attendant que cette construction soit vérifiée mathématiquement, l’évaluation semble acceptable. En cas de doute, autre solution: estimer à la louche la longueur du pas, et tester!

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© Christophe Clamaron 2022

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