MOUVEMENT – NOTIONS – Continuité visuelle

           

CONTINUITÉ VISUELLE

      0   –   1   –   2   –   3     

  1. Cerveau logique contre rétine passive
  2. Tracé et espacement
  3. Trainée visuelle

      0   –   1   –   2   –   3     

Cerveau logique contre rétine passive

En offrant le spectacle de mouvements continus, le cinéma présente, en réalité, des suites d’images qui se succèdent à cadence rapide et régulière. Qu’elles soient filmées, dessinées à la main ou calculées à l’ordinateur, ces images sont indépendantes les unes des autres.

Observées cote à cote, deux images successives peuvent sembler identiques. Mais elles comportent des différences, plus ou moins importantes, qui représentent un saut temporel de l’une à l’autre. Ce saut, que l’œil voit sans transition à l’écran, parvient pourtant à se faire oublier pour ne laisser percevoir que la continuité d’un mouvement.

Supposer un mouvement sans continuité visuelle, c’est, dans l’absolu, imaginer des phases qui se succèdent sans cohérence. On ne parle plus alors de mouvement mais de bruit visuel. Un mouvement présente une progression rationnelle dans une succession de phases, dans leur déformations et dans leur rythme, d’une manière qui permet, en cas d’arrêt sur image, d’anticiper la suite.

On peut considérer cette continuité selon diverses échelles de temps. Avant de produire des phases qui se succèdent immédiatement relativement à leur projection, l’animateur commence par étudier les phases essentielles d’un mouvement. En les flippant sur papier ou en les projetant à des cadences lentes sous forme de line-tests, il se fait une idée du mouvement définitif. Malgré leurs différences de dessin et les saccades qui en découlent, son cerveau les met en rapport et leur trouve un sens.

Mettre un line test de l’orateur

Cette faculté cérébrale n’est pas à confondre avec le phénomène de la persistance rétinienne, qui suppose la rémanence des images sur la rétine, et qui aurait déterminé la cadence de 24 images par seconde, seuil de perception entre un mouvement  saccadé ou continu. Ces deux théories, celle du cerveau logique qui produit du sens – effet actif – et celle de la rétine physique qui retient la lumière – effet passif -, semblent encore en débat, à savoir laquelle l’emporte sur l’autre dans le système de la vision. Ne prétendons pas trancher ici la question, et admettons que les deux collaborent dans des proportions qu’il revient au scientifique de mesurer. Ce qui importe, c’est que le procédé fonctionne à condition que l’animateur respecte certains principes.


      0   –   1   –   2   –   3     

Tracé et espacement

Assurer la continuité d’un mouvement, c’est assurer la qualité du tracé et de l’espacement des phases, de manière à épargner au regard toute sensation de saccade. Cette sensation apparait quand l’espacement est correct mais le tracé aléatoire…

… ou, inversement, quand le tracé est correct mais l’espacement aléatoire.

En général, quand l’un est mal fait…

Ceci dit, les effets de vibrations sont parfois recherchés.


      0   –   1   –   2   –   3     

Trainées visuelles

Des phases trop espacées nuisent également à la continuité, en introduisant un effet stroboscopique que l’on atténue par un effet de trainée visuelle.

On peut dire, d’une manière générale, que la continuité visuelle devient problématique quand les phases successives ne se superposent plus. Problème accentué si, pour une même vitesse, on réduit la cadence d’animation. En passant de 24 p/s à 12 p/s, la durée par phase et leur écart sont doublés.


Dans ce cas, ajouter une trainée visuelle ne corrige pas tout,…

… mais tout ceci est affaire de jugement.

Sommaire précédent

 

© Christophe Clamaron 2022

error: Contenu protégé.