Le scarabée d’or et la bague en argent

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Après le cygne d’espoir du 1er mai, le scarabée d’or de l’Ascension, fasciné par la bague en argent de mon assistante du jour, Monique Genève, qui a bien voulu prêter, le temps de quelques clichés, son doigt en support à ce superbe coléoptère (*).

* La cétoine dorée, « hanneton des roses ».

Cygne des temps

 


L’animal avançait en tortillant du cou à la manière d’un gosse préparant sa demande.

– Par ces temps difficiles, je viens apporter l’espoir.

Un signe d’espoir à cette époque, c’était louche.

– Qui t’a commandité pour jouer la colombe ? lui demandais-je.
– Mon bon ami, je prêche où mon pas lent et pataud m’emmène.

De prime abord, j’étais méfiant. Un jour, j’ai accueilli un canard perdu, et je sais combien ça fiente.

– Oiseau de mauvais augure ! La terrasse est propre!

Les oiseaux n’ont pas l’œil expressif. Pour obtenir ma compassion, celui-ci courbait alternativement son cou d’un coté puis d’un autre, offrant à mon regard deux motifs symétriques et successifs qui, quand on les réunit, forment un cœur. Je finis par m’attendrir. Ma main, d’abord prête à frapper, s’avança en présentant un doigt, celui que l’on tend en salut aux martiens. En réponse, l’oiseau tendit subitement son cou en claquant du bec.

Retirant de justesse mon doigt, j’empoignais le cou pour porter le cygne, comme un sac, au premier barbecue.

– Tu n’as pas le droit ! s’égosillait, sans s’excuser, l’animal.
– Pour faire valoir des droits, il faut être un humain. Et j’ai beau t’observer, tu ne m’en as pas l’air.
– Méfie-toi, mécréant! Seule la reine d’Angleterre peut mâcher de ma chaire !

Le propos étant vérifiable, j’ai suspendu mon geste. Puis, ayant réfléchit, j’ai expédié l’oiseau, faisandé et farci, à Elizabeth. Si on veut l’abri d’une aile, autant choisir la bonne personne.

C. Clamaron

C’était Julie la criquette

Julie est morte paisiblement, sur une feuille de salade. Défiant jusqu’au bout la science, elle aura prouvé que le criquet égyptien peut vivre plus d’un an, au moins un et quatre mois. Comme quoi, quand on prend soin des gens, ils vivent longtemps.

C. Clamaron

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